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LE CASTELLAS DE DURBAN

Nous souhaitons faire vivre un moment unique aux participants en les immergeant dans le chantier du Castellas, ruine d’un château-fort médiéval en cours de réhabilitation. Ce site somptueux surplombe le paysage viticole de Beaumes-de-Venise et offre l’occasion de proposer une expérience unique : la rencontre des acteurs du chantier (historien, géologue, architecte, bénévoles…), la découverte d’une histoire et d’un site naturel au terroir exceptionnel, l’expérimentation et l’apprentissage. Le chantier du Castellas est un patrimoine qui se vit.

Le Castellas de Durban : une nouvelle vie

Le mot castellas signale en provençal un vieux château. Les vestiges du Castellas de Durban s’accrochent à la pointe est du plateau des Courens qui domine Beaumes-de-Venise. Ce plateau est un site très ancien : dominant une voie antique, il a abrité un oppidum celte. De là, le panorama est grandiose sur le Comtat, le Ventoux, la plaine du Rhône, les Alpilles.

La première trace écrite de Durban remonte à 1137, dans une bulle papale. Aux 11e et 12e siècles, les grandes familles comtales de la région (les Toulouse, les Baux d’Orange) affirment leur puissance : autour de leurs place-fortes stratégiques (Avignon, Carpentras, Orange, Beaumes) elles confient à leurs vassaux l’exploitation de fiefs et la construction sur les hauteurs de petits châteaux pour mailler et contrôler leurs territoires. La genèse de Durban s’inscrit dans cette vague d’enchâtellement : autour du château s’agglutine un petit village de paysans qui exploitent la terre. C’est ainsi que se forma à Durban un ensemble fortifié, ceint de remparts, dominé par un château : un castrum. Les premiers seigneurs de Durban, la famille de Durban, puis les d’Agoult en 1253, rendaient hommage aux comtes de Toulouse. Leur succédèrent de puissantes lignées comme les Mormoiron, les Venasque, les de Reymond de Modène et les Fortia.

 

Cette situation élevée présentait de nombreux avantages : défense, surveillance de la plaine et de la voie de circulation entre Aix et Lyon, contrôle des récoltes et des troupeaux en contrebas. Mais il fallait doter le castrum, bâti sur le rocher, de moyens de stockage de l’eau et des récoltes (céréales, fèves) : c’est pourquoi on retrouve au Castellas des citernes d’eau pluviale et des silos enterrés.

 

Le territoire du fief de Durban (lignes jaunes et ligne bleue au sud)

Les statuts de Durban publiés en 1429 par Geoffroy de Venasque nous apprennent que les seigneurs de Durban avaient le monopole sur les moulins situés au bord de la Salette et sur les carrières de gypse. On cultivait alors les céréales, les fèves, la vigne et l’olivier, également le safran, et on y pratiquait l’élevage ovin et caprin.

 

Le Castellas a dû affronter les avanies de l’histoire : son donjon fut détruit au début du 14e siècle lors des raids des grandes compagnies, le château fut transformé en bastion muni de bouches à feu lors des guerres de religion. Plus tard, au 17e siècle, le château de Durban fut délaissé et les seigneurs du temps, les Fortia, firent bâtir une ferme seigneuriale en contrebas. Le village fut peu à peu déserté, ses habitants s’installant dans des fermes dispersées ou dans les villages de la plaine. Les sondages archéologiques réalisés en 2017 confirment une occupation des lieux du Moyen Age au 17e siècle.

Aujourd’hui, L’association Les Courens : Partager le patrimoine s’est engagée dans le projet de mise en valeur du site du Castellas pour en faire un lieu de découvertes, d’expériences autour d’outils et de techniques anciennes, de pédagogie, de manifestations culturelles. Les bénévoles, venus de tous horizons, ont bâti une maison d’accueil en pierres sèches, confortent les vestiges de la chapelle romane, se proposent de relever partiellement une tour et des pans de rempart. Si vous êtes passionnés de pierre sèche, de bâti ancien ou d’histoire, vous pouvez nous rendre visite sur le chantier le lundi matin.

 

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